Lucifer Valentine : le prince du cinéma vomitif

Figure anonyme et iconique du cinéma extrême, voilà maintenant 15ans que l'insaisissable Lucifer Valentine nous a régurgité son premier film "Slaughtered Vomit Dolls", premier volet de la saga la plus vile du septième art, "Vomit Gore". Cette tétralogie incomprise a révolutionné le cinéma gore en projetant tout un déluge de fluides et de lamentations dans une déflagration de sonorités assourdissantes et de séquences hystériques hautement suffocantes.

Mais c'est surtout à partir de "Regoregitated Sacrifice" que le réalisateur émétophile va exploser le potentiel de sa franchise qui n'a fait qu'engendrer indignation et confusion au cours de ses nombreuses années de mépris envers son travail insolite et provocateur. Lucifer Valentine lui-même se présente en réalité comme un personnage incestueux et sataniste, brouillant ainsi les pistes et développant tout un mythe autour de sa personnalité, à l'image de sa sulfureuse saga sanguinolente, en inventant une biographie dramatique et des traits de caractère fictifs pour concevoir sa propre image d'artiste déviant, dont la notoriété n'a pas manqué de s'embraser au fur et à mesure des années dans le flux de la réalité.

Des illustrations enfantines brillamment marquées par l'originalité de la filmographie

Un cinéaste chimérique, qui inquiète aussi bien qu'il fascine, contre lequel d'innombrables rumeurs accusatrices circulent tout en rapportant la déchéance des actrices à l'ère victimaire de cette nouvelle génération, rejettant ainsi leur culpabilité des années après sur un performeur extrême qui, sans ménagement, a pour habitude de colisionner l'horreur dramatique au sadomasochisme extrême. Bref, les jugements hâtifs donnent cours à des menaces de mort envers le créateur, forcé de se cacher des dangereuses "bien-pensances" qui cultivent la fragilité à défaut de cultiver l'humilité et la responsabilité. Responsabilité qui s'engage à assumer sa contribution dans un projet d'exorcisme qui, évidemment, ne peut provoquer que de vives réactions externes en raison du jeu SM invité dans les coulisses du tournage que le peuple non concerné n'a jamais su cerner jusqu'alors. La firme Insex avait d'ailleurs, déjà bien avant Lucifer Valentine, subit les conséquences de l'intolérance des regards envers le fétichisme extrême. 

Le résultat ne peut qu'être satisfaisant pour l'auteur des insolents Vomit Gore qui a malgré tout pu acquérir une renommée auprès d'un grand groupe de fans respectueux (masculin et féminin) et perméables à la dimension artistique qui enveloppe l'intégralité de ses travaux, et avec qui il entretient régulièrement un partage d'enthousiasme lors des nombreux échanges virtuels sur réseaux sociaux.

Pendant que de nombreux internautes spéculent sur son identité et ses films sans même les avoir vu intégralement, les amateurs d'horreur extrême, de fluides corporels et d'expériences intenses profitent calmement de (re)visionner ses oeuvres en veillant à ne jamais nuire à qui que ce soit en retour puisque chacun a droit à son opinion et que tant qu'aucune preuve pertinente ne témoigne d'une quelconque gravité dans les échanges relationnelles avec l'artiste, personne ne pourra prétendre détenir le moindre fragment de vérité sur les conditions de tournage.

Quant à son excellent documentaire choc "Black Metal Veins" et sa soi-disant overdose mortelle finale, croyez-vous seulement qu'un homme a pu esquiver la prison après avoir capturé et exploité les images d'une victime en train de rendre l'âme plutôt que d'appeler les secours ?... Comme quoi la force de la mise en scène (bien que les prises de substances soient réelles) et du style unique du montage de Lucifer Valentine a su surpasser la logique des esprits les plus crédules....

Ne laissez jamais le pouvoir artistique de la mise en scène prendre le dessus sur la raison...

Quant à Lucifer Valentine... puisse-t-il être l'homme respectueux et respectable que les talentueuses actrices méritent d'avoir à leurs côtés durant leur prouesses vomitives que je congratule avec affection et admiration.

Lucifer Valentine collection